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Le Groupe d’experts exhorte l’ONU à sanctionner les personnalités soutenant les gangs en Haïti 

26 October 2024
This content originally appeared on juno7 - Haïti News.
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Un appel urgent pour renforcer les mesures contre les acteurs responsables de l’insécurité dans le pays.

Le récent rapport du Groupe d’experts sur Haïti révèle des liens préoccupants entre les activités des gangs, d’autres groupes armés et certaines personnalités politiques et économiques influentes. Le rapport indique que “les faiblesses de l’appareil de sécurité et de la gouvernance continuent d’être exploitées par des réseaux de trafic transfrontalier impliquant des membres de gangs, qui facilitent l’entrée clandestine de grandes quantités de marchandises pour le compte d’hommes d’affaires haïtiens finançant ces gangs,” aggravant ainsi la crise sécuritaire du pays.

Cette situation, selon le rapport, met en lumière des connexions dangereuses qui privent l’État de revenus fiscaux et facilitent le trafic d’armes, de munitions et de drogues, alimentant ainsi la violence armée en Haïti. Face à cette crise, les experts soulignent l’importance d’imposer des sanctions aux acteurs qui continuent de soutenir les gangs en toute impunité, nuisant à la paix et à la sécurité du pays. La mise en œuvre de ces sanctions s’inscrit dans le cadre des efforts pour relancer le processus politique et appuyer le déploiement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité.

Le 19 octobre 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé les sanctions sur Haïti en adoptant la résolution 2700 (2023), qui impose un embargo sur les armes, une interdiction de voyager, et un gel des avoirs des individus et entités jugés responsables d’activités menaçant la paix et la sécurité en Haïti. À ce jour, “cinq personnes sont visées par ces sanctions”.

Cependant, le rapport souligne les limites de l’efficacité de ces sanctions. Bien que, le 8 décembre 2023, quatre individus aient été inscrits sur la liste des sanctions par le Comité issu de la résolution 2653 (2022), le Groupe d’experts note que “l’effet de ces mesures reste limité, car les chefs de gangs et leurs réseaux criminels ne sont pas directement impactés.” Tous les chefs de gangs sont impliqués dans le trafic d’armes ou la violation de l’embargo, mais les sanctions peinent encore à enrayer leurs activités.

La population haïtienne semble favorable à ces initiatives, espérant une intensification des actions. Selon le rapport, “le renouvellement du régime de sanctions en octobre 2023 a été perçu positivement par la majorité de la population haïtienne,” qui appelle à ce que davantage de personnalités impliquées dans le soutien aux gangs et le trafic d’armes soient sanctionnées.

Pour renforcer l’efficacité des sanctions, le Groupe d’experts recommande d’élargir les critères de désignation des sanctions pour inclure les activités de déstabilisation liées à l’exploitation ou au commerce illicite des ressources naturelles. Cette mesure vise à mieux cibler les racines de l’instabilité en Haïti et à réduire l’influence de ceux qui financent ou facilitent la violence des gangs dans le pays.

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