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La rappeuse haïtienne Princess EUD, très populaire dans le milieu, a récemment lancé sur sa page Facebook un cri du cœur, remettant en question l’efficacité des prières face à la crise persistante que traverse Haïti. Dans un message empreint de frustration et de lucidité, l’artiste s’interroge : « Qu’est-ce qui se passe donc ? Que quelqu’un m’aide à comprendre, s’il vous plaît. »
Elle relève une réalité bien connue : Haïti est un pays profondément religieux, où les églises pullulent aussi bien sur le territoire national qu’au sein de la diaspora. « Les Haïtiens sont l’un des peuples qui ont le plus d’églises au monde. Dans chaque pays où nous arrivons, nous construisons au moins dix églises. » Pourtant, malgré les campagnes de jeûne, les veillées de prière et les appels à la délivrance, la situation du pays reste tragiquement inchangée.
« Est-ce que c’est nous qui ne savons pas comment prier, ou bien est-ce que tout cela n’est qu’un mythe ? », poursuit-elle, s’interrogeant sur la sincérité ou l’efficacité des démarches spirituelles entreprises depuis des décennies.
Dans les commentaires suscités par sa publication, les réactions sont partagées. Certains internautes estiment que la prière ne suffit pas à changer un pays en l’absence de dirigeants compétents et intègres. D’autres vont plus loin, dénonçant une forme d’aliénation religieuse entretenue par certaines Églises, qui prêchent l’attente passive du miracle plutôt que l’action collective et le réveil citoyen.
« Anmweey, ki kote priyè nou yo ale ? Kilè n ap jwenn delivrans nou an ? », a-t-elle conclu. Le message de Princess EUD ouvre un débat profond sur la place de la religion dans la société haïtienne, et sur les limites d’une spiritualité déconnectée des réalités politiques et sociales. Entre foi et responsabilité, Haïti semble encore chercher la voie de sa véritable délivrance.
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