SOS Journalistes dénonce les atteintes à la liberté de la presse malgré les promesses du gouvernement


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À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, l’organisation SOS Journalistes a salué l’initiative du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui a réuni journalistes et patrons de presse autour d’un déjeuner à la Primature. Toutefois, l’organisation a profité de cette rencontre pour exprimer ses vives préoccupations face aux dérives autoritaires du régime en place.
Dans son intervention, le chef du gouvernement avait appelé les professionnels de la presse à faire preuve de compréhension et à accompagner les autorités en cette période difficile, marquée notamment par une crise sécuritaire aiguë. Il a par ailleurs promis de garantir le respect de la liberté de la presse et d’expression.
Joseph Guyler C. Delva, secrétaire général de SOS Journalistes, a dénoncé un décalage entre les paroles du gouvernement et ses actions concrètes. Il a pointé du doigt des décisions qu’il qualifie de liberticides, notamment la fermeture arbitraire de l’émission (Boukante Lapawòl) sur Radio Mega, ordonnée sans fondement légal par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement.
Delva a également condamné avec force le communiqué publié le 16 avril 2025 par le CONATEL, dans lequel l’organisme public s’est référé à une ordonnance présidentielle daté de 1977, à l’époque de la dictature de Duvalier.
Les articles 51, 52, 130, 135 et 137 y sont invoqués pour menacer et potentiellement sanctionner les médias.
« Même la dictature des Duvalier avait prévu des étapes de procédure avant de suspendre une émission, ce que le gouvernement actuel n’a pas respecté », a fait remarquer Delva, en soulignant l’illégalité de la décision prise contre l’émission « Boukante Lapawòl ».
Par ailleurs, SOS Journalistes a rappelé la situation alarmante de la profession en Haïti. Entre janvier 2022 et décembre 2024, 13 journalistes ont été assassinés, tandis que plusieurs autres ont été victimes de menaces, d’enlèvements ou de blessures. Le cas du journaliste Roger Claudy Israel, enlevé puis relâché, ou encore celui de Jean Christophe Collègue, disparu à Mirebalais, illustrent l’insécurité constante à laquelle sont confrontés les professionnels de l’information.
SOS Journalistes réitère son appel aux autorités politiques afin qu’elles respectent scrupuleusement les droits des journalistes et qu’elles protègent la liberté de la presse, pilier fondamental de toute démocratie.
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