Éric Junior Prévost met en avant des engagements stratégiques pour moderniser le secteur maritime haïtien, renforcer les capacités nationales et améliorer la souveraineté sur les eaux territoriales.
De retour d’Angleterre où il a conduit la délégation haïtienne à la 34ᵉ Assemblée générale de l’Organisation maritime internationale (OMI), le directeur général du Service maritime et de navigation d’Haïti (SEMANAH), Éric Junior Prévost, a présenté, ce jeudi 4 décembre 2025, le bilan d’une mission qu’il qualifie de « déterminante » pour l’avenir du secteur maritime haïtien.
Selon le DG, la participation d’Haïti à cette rencontre mondiale a permis de remettre le pays au centre des échanges internationaux dans le domaine maritime. Durant son séjour à Londres, Éric Junior Prévost a multiplié les rencontres bilatérales avec plusieurs délégations, notamment celles d’Arabie saoudite, d’Oman et de la République dominicaine. Ces discussions ont abouti à des engagements concrets autour du renforcement des compétences, de la formation technique et du soutien matériel aux institutions haïtiennes.
L’Arabie saoudite s’est engagée à appuyer la formation de jeunes techniciens et cadres du SEMANAH, en plus de fournir des équipements indispensables à la modernisation du secteur. Oman, pour sa part, a offert son expertise en hydrographie, un domaine dans lequel Haïti a un manque criant de spécialistes. « Nous n’avions que deux experts. L’un d’eux a dû quitter le pays en raison de l’insécurité. Former de nouveaux cadres est désormais une urgence », a précisé le directeur général.
Les échanges tenus avec la délégation dominicaine ont, eux, porté sur un dossier sensible : la délimitation maritime entre Haïti et la République dominicaine. Prévost affirme que, sous l’égide de l’OMI et des Nations unies, les deux pays devront travailler à clarifier cette frontière afin d’atténuer les tensions récurrentes entre pêcheurs haïtiens et garde-côtes dominicains.
En parallèle, Haïti participe cette semaine à un atelier préparatoire dirigé par l’OMI, réunissant plusieurs institutions nationales, dont la Garde-côte haïtienne, l’Autorité portuaire nationale (APN) et les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement. Cet atelier prépare un audit complet du secteur maritime prévu pour mars 2026, un exercice crucial pour identifier les forces, faiblesses et leviers d’amélioration de la gouvernance maritime.
Autre avancée annoncée : l’intégration prochaine d’Haïti à une institution internationale spécialisée dans la surveillance satellitaire des activités en mer. Cette adhésion permettra au pays de renforcer le contrôle de ses eaux territoriales, d’améliorer la sécurité maritime et d’affirmer davantage sa souveraineté sur un littoral de plus de 1 700 km.
Le DG du SEMANAH a salué l’appui du Conseil présidentiel de transition (CPT), du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, des ministères concernés ainsi que de l’ambassadrice d’Haïti au Royaume-Uni, qui ont tous contribué à la réussite de cette mission.
Rappelons que le SEMANAH est l’institution chargée de réguler le transport maritime, de garantir la sécurité et la sûreté en mer et de protéger l’environnement marin dans les eaux territoriales haïtiennes.
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