Le président sénégalais plaide pour la fin des bases militaires françaises au Sénégal 

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué que la présence de bases militaires françaises sur le sol sénégalais est incompatible avec la souveraineté nationale.

Le nouveau gouvernement sénégalais, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, semble déterminé à remettre en question la présence des forces armées françaises sur le territoire. Dans une interview accordée à l’AFP le 28 novembre, il a déclaré que la présence de bases militaires étrangères était incompatible avec la souveraineté du Sénégal. « Le Sénégal est un pays souverain et la souveraineté ne peut être en adéquation avec la présence de bases militaires étrangères », a-t-il insisté.

Alors que le pays fête cette année ses 64 ans d’indépendance, Bassirou Diomaye Faye a souligné la nécessité de repenser les relations bilatérales avec la France. Selon lui, un partenariat fort, sans bases militaires, serait possible. « Nous pouvons entretenir une coopération riche, comme celle que nous avons avec de nombreux autres pays », a-t-il ajouté, précisant que la présence militaire d’un pays ne doit pas être un critère pour maintenir des relations diplomatiques solides.

Le président, qui a pris ses fonctions en avril sur la promesse d’une politique souverainisme et de fin de dépendance vis-à-vis de l’extérieur, a souligné que des pays comme la Chine, les États-Unis, la Turquie ou l’Arabie Saoudite, avec lesquels le Sénégal entretient d’excellentes relations, ne disposent pas de bases militaires sur son sol. « La Chine, par exemple, est notre premier partenaire commercial. Elle n’a pas de base militaire ici, et pourtant nos échanges se poursuivent », a-t-il rappelé.

Bassirou Diomaye Faye a également mentionné une future révision de la coopération militaire, visant à exclure toute présence militaire étrangère tout en continuant de développer des liens de défense avec les pays intéressés.

Aujourd’hui, la France stationne environ 350 militaires au Sénégal, regroupés sous le nom d’Éléments Français au Sénégal (EFS), principalement en tant que formateurs et non en tant que forces de combat. Un petit nombre de marins et un avion de patrouille maritime, le Falcon 50, sont basés à Dakar pour des missions de surveillance, notamment dans le domaine de la pêche.

Jean-Marie Bockel, envoyé spécial de Macron pour l’Afrique, a confirmé début novembre que le nombre de militaires français stationnés en Afrique allait diminuer, bien que les détails exacts restent confidentiels. Selon des informations de l’AFP, la présence militaire française au Sénégal pourrait être réduite à seulement 100 hommes.

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