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Le président démocrate agit contre la peine capitale à quelques semaines de la prise de fonction de son successeur, partisan déclaré des exécutions.
Moins d’un mois avant de céder la présidence à Donald Trump, fervent défenseur de la peine capitale, Joe Biden a annoncé le lundi 23 décembre la commutation des peines de 37 condamnés à mort au niveau fédéral. Une décision saluée par les défenseurs des droits humains mais qui intervient dans un contexte de vives inquiétudes quant à une potentielle recrudescence des exécutions sous l’administration Trump.
« Je commue les peines de 37 des 40 individus présents dans le couloir de la mort de la justice fédérale à des peines d’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle », a déclaré Joe Biden dans un communiqué. Cette mesure s’inscrit dans la continuité du moratoire sur les exécutions fédérales instauré en mai 2021, que le président démocrate a qualifié de cohérent avec ses valeurs et son expérience.
La décision de Joe Biden répond à une campagne menée par plus de 130 organisations, dont Amnesty International et l’ACLU, qui avaient rappelé son engagement électoral de 2020 en faveur de l’abolition de la peine de mort. Ces organisations craignent une « vague d’exécutions » après l’entrée en fonction de Donald Trump, qui a maintes fois exprimé son souhait d’étendre l’usage de la peine capitale, notamment contre les trafiquants de drogue et les auteurs de crimes violents.
« Ne vous trompez pas : je condamne ces meurtriers et pleure les victimes de leurs actes ignobles. Mais nous devons cesser de recourir à la peine de mort au niveau fédéral », a affirmé Joe Biden, soulignant l’importance de son geste dans un contexte où 2 300 détenus se trouvent toujours dans les couloirs de la mort aux États-Unis, dans certains États.
Trois condamnés exclus de la mesure
Toutefois, trois condamnés emblématiques ne bénéficieront pas de cette commutation : Djokhar Tsarnaev, auteur de l’attentat du marathon de Boston en 2013 ; Dylann Roof, responsable de la tuerie raciste dans une église de Charleston en 2015 ; et Robert Bowers, auteur de l’attaque antisémite dans une synagogue de Pittsburgh en 2018.
Alors que les exécutions fédérales avaient repris sous Donald Trump après 17 ans d’interruption, entraînant la mise à mort de 13 prisonniers en seulement six mois, le retour de ce dernier à la Maison Blanche laisse présager une nouvelle escalade. En 2024, les 25 exécutions recensées aux États-Unis ont toutes eu lieu au niveau des États, la majorité des condamnations fédérales ayant été gelées.
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