Condamné à la prison à vie aux États-Unis, le chef du gang 400 Mawozo, Germine Joly, a été reconnu coupable d’avoir orchestré l’enlèvement de 17 missionnaires
Le chef du gang haïtien 400 Mawozo, Germine Joly, alias « Yonyon », a été condamné mercredi à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle par un tribunal fédéral du district de Columbia. Il a été reconnu coupable d’avoir orchestré l’enlèvement de 17 missionnaires de l’organisation Christian Aid Ministries, dont 16 citoyens américains et un bébé de huit mois.
Selon les autorités américaines, les otages parmi lesquels se trouvait également un ressortissant canadien ont été retenus pendant 62 jours sous la menace d’armes à feu. Leur libération avait été obtenue contre une rançon de 350 000 dollars, même si elle avait été présentée publiquement comme une évasion.
En plus de la prison à perpétuité, le juge John D. Bates a imposé à Joly, 34 ans et originaire de Croix-des-Bouquets, une amende de 1 700 dollars. Le magistrat a qualifié la sentence de « sévère mais justifiée », soulignant qu’un ensemble de preuves « franchement accablantes » démontrait que l’accusé dirigeait bel et bien les activités du gang, malgré ses affirmations contraires.
Dans les documents judiciaires, Joly avait soutenu que 400 Mawozo était désormais dirigé par son cousin Joseph Wilson, alias « Lanmò Sanjou », dont le groupe contrôle une vaste zone de l’est de Port-au-Prince et fait partie de la coalition criminelle Viv Ansanm. Le juge Bates a toutefois rejeté la demande d’une peine réduite à 25 ans, tout en acceptant que l’accusé purge sa peine en Floride, où réside sa mère.
Le tribunal a par ailleurs indiqué que Joly avait récemment agressé deux détenus avec une arme blanche pendant sa détention provisoire. Bien qu’incarcéré au pénitencier national d’Haïti au moment des enlèvements, il continuait à diriger le gang depuis sa cellule grâce à des téléphones portables non surveillés. Les enquêteurs ont établi qu’il supervisait non seulement les kidnappings, mais aussi un trafic d’armes entre les États-Unis et Haïti avec l’aide de complices en Floride.
La procureure américaine Jeanine Pirro a salué la sentence, affirmant qu’elle démontre que « le stratagème de Joly pour utiliser des chrétiens comme pions s’est retourné contre lui ». L’enlèvement des missionnaires avait projeté 400 Mawozo et la crise sécuritaire haïtienne au premier plan de l’attention internationale.
En janvier 2024, vers la fin de son procès pour enlèvements, Joly avait également plaidé coupable dans une affaire distincte de trafic d’armes et de blanchiment d’argent issu des rançons. Il avait été condamné en juin à 35 ans de prison fédérale pour ces infractions.

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