Washington a arraisonné un pétrolier chargé de brut vénézuélien, provoquant une vive réaction de Caracas et une nouvelle hausse des tensions entre les deux pays.
Les tensions entre Washington et Caracas ont franchi un nouveau cap après l’annonce, mercredi, de la saisie d’un pétrolier sous sanctions au large du Venezuela par les autorités américaines. Le président Donald Trump a confirmé l’opération, évoquant « le plus gros pétrolier jamais saisi » par les États-Unis.
Selon Trump, l’arraisonnement s’inscrit dans une stratégie visant à accentuer la pression sur le président vénézuélien Nicolas Maduro. Interrogé sur le sort de la cargaison, le président américain a simplement répondu : « On le garde, je suppose. » Caracas a immédiatement dénoncé un « vol flagrant » et un « acte de piraterie internationale », annonçant une plainte devant les instances mondiales.
La procureure générale américaine Pam Bondi a indiqué que le FBI, le département de la Sécurité intérieure et les garde-côtes ont exécuté un mandat visant un navire transportant du pétrole sous sanctions en provenance du Venezuela et d’Iran. Une vidéo diffusée sur X montre des forces armées descendant d’hélicoptères pour prendre le contrôle du bâtiment. L’Iran, allié de Caracas, a condamné l’opération, y voyant une « grave violation du droit international ».
Selon la société de sécurité maritime Vanguard, le pétrolier arraisonné serait le VLCC Skipper, anciennement Adisa, visé par des sanctions pour son rôle dans le commerce de pétrole iranien. Le navire avait quitté le port vénézuélien de José début décembre avec 1,8 million de barils de brut Merey. Des données analysées indiquent qu’il a transféré une partie de sa cargaison vers un navire à destination de Cuba avant son interception.
L’annonce de la saisie a également provoqué une hausse des prix du pétrole. Le Brent a gagné 0,4 % pour clôturer à 62,21 dollars, tandis que le WTI a atteint 58,46 dollars. Les États-Unis n’avaient jusqu’ici pas ciblé directement les exportations de pétrole brut vénézuélien malgré les sanctions instaurées en 2019. De son côté, la compagnie américaine Chevron, partenaire de PDVSA, a assuré que ses opérations se poursuivent normalement.
Washington renforce sa pression sur Maduro, qu’il accuse de s’accrocher au pouvoir en détournant les ressources pétrolières du pays. Depuis septembre, l’administration Trump a mené plus de 20 frappes contre des navires soupçonnés de trafic de drogue dans la région, une campagne dénoncée par plusieurs experts pour son manque de transparence et ses possibles violations du droit international.
Alors que le Venezuela continue d’exporter près d’un million de barils par jour, la saisie du Skipper marque une escalade dans le bras de fer géopolitique. Trump affirme vouloir « réaffirmer la domination américaine dans l’hémisphère occidental », tandis que Caracas accuse Washington de chercher à s’emparer de ses vastes réserves pétrolières.

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