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Quelques heures avant sa visite prévue en Haïti, le président colombien Gustavo Petro a déclaré, ce lundi, l’état d’agitation interne et d’urgence économique en Colombie. Cette décision intervient après une offensive sanglante entre la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) et des dissidents des FARC dans la région de Catatumbo, qui a fait environ 100 morts et entraîné le déplacement de 11 000 personnes.
Pour l’heure, les autorités haïtiennes assurent prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir la visite de Gustavo Petro, bien que celle-ci reste encore à confirmer.
Les médias colombiens rapportent que le président Petro a condamné fermement les violences, déclarant que : « La guérilla a choisi la guerre, et elle aura la guerre. » Il a également critiqué les méthodes violentes utilisées, affirmant que: « Ils ont perdu leur intelligence. La révolution ne peut se faire qu’avec le peuple et sans violence. La paix est la bannière révolutionnaire, car elle est la bannière de la vie. »
Il s’agit de la huitième fois dans l’histoire de la Colombie que l’état d’agitation interne est décrété. Gustavo Petro a appelé au soutien du pouvoir judiciaire pour accompagner cette mesure exceptionnelle, tout en soulignant que « la prise du pouvoir par les militaires devra toujours s’accompagner d’une transformation économique des régions soumises à la violence. »
Selon l’agence de presse EFE, les affrontements ont causé environ 80 morts, plus de 20 blessés, et forcé le déplacement de milliers de personnes vers les centres urbains de Cúcuta, Ocaña et Tibú, situés dans le département du Norte de Santander, auquel appartient la région de Catatumbo.
Dans une interview accordée à Vatican News, l’évêque du diocèse de Tibú a exhorté les groupes armés à mettre fin à la violence et à « reprendre leurs esprits », appelant à une solution pacifique pour la région.
Depuis 60 ans, la Colombie endure un conflit armé prolongé, faisant de ce pays le théâtre du plus long conflit civil de l’hémisphère occidental. Ce conflit a vu l’émergence, dans les années 1960, de groupes de guérilla tels que l’Armée de libération nationale (ELN) et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Ces affrontements continuent de fragiliser la paix et la sécurité dans de nombreuses régions du pays.
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