La France alloue 2 millions d’euros à l’OIM pour soutenir les migrants haïtiens déportés
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Une aide destinée à renforcer les actions de l’OIM face à l’augmentation des déportations depuis la République dominicaine.
Dans un contexte de crise humanitaire aggravée par une hausse alarmante des déportations de migrants haïtiens depuis la République dominicaine, la France a annoncé une nouvelle contribution volontaire de 2 millions d’euros à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette aide vise à appuyer les efforts de l’OIM dans la gestion de cette crise, particulièrement aux points frontaliers de Ouanaminthe et Belladère, où les besoins en assistance dépassent largement les capacités locales.
Depuis octobre 2024, le nombre de déportations a grimpé à un rythme hebdomadaire de 5 000 personnes, soit une augmentation de 40 % par rapport au trimestre précédent. En seulement deux mois, près de 60 000 migrants ont été renvoyés en Haïti, exacerbant une situation déjà précaire. L’OIM, en collaboration avec l’Office national de la migration (ONM), s’efforce de répondre aux besoins immédiats des rapatriés, en distribuant des kits de dignité, des vêtements, et en offrant des consultations médicales et un soutien psychosocial. Plus de 7 000 migrants ont également bénéficié d’une aide au transport pour rejoindre leurs familles ou des zones sécurisées.
Antoine Michon, Ambassadeur de France en Haïti, a souligné l’importance de cette contribution :
« Cette aide témoigne de la solidarité indéfectible de la France envers le peuple haïtien. Nous renforçons notre partenariat avec l’OIM pour répondre aux besoins essentiels des migrants déportés tout en préparant des solutions durables. »
Cette nouvelle contribution porte l’aide humanitaire française en Haïti à 16 millions d’euros pour 2024, contre 9 millions en 2023. Une part importante de cette enveloppe est dédiée à l’aide alimentaire, notamment pour soutenir le programme de cantines scolaires, ainsi qu’à des aides d’urgence pour les personnes déplacées, en particulier les femmes et les jeunes filles.
La situation en Haïti est marquée par une succession de catastrophes naturelles et une dégradation continue de la sécurité, alimentée par les violences des gangs armés. Ces conditions aggravent les besoins en assistance des populations déplacées et des migrants rapatriés, souvent sans ressources ni soutien communautaire à leur arrivée.
Grégoire Goodstein, Chef de l’OIM en Haïti, a salué le geste de la France :
« Cette contribution est essentielle pour nous permettre de poursuivre notre mission auprès des migrants déportés. Grâce à ce soutien, nous pourrons redoubler d’efforts pour soulager la souffrance des plus vulnérables. »
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