La ministre fédérale de la Santé, Marjorie Michel, a exprimé de vives préoccupations quant à certaines orientations récentes prises aux États-Unis en matière de santé publique, estimant qu’elles pourraient avoir des répercussions sur la santé des Canadiens. Dans une entrevue accordée à l’émission The House de CBC, elle a souligné l’importance de la coordination internationale en matière de vaccination, particulièrement entre le Canada et son plus proche voisin.
Selon CBC News, la ministre a exprimé ses préoccupations à travers un vote récent tenu par un panel consultatif américain lié aux Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Ce groupe d’experts a voté pour retirer la recommandation universelle de vaccination contre l’hépatite B pour les nourrissons aux États-Unis, tout en maintenant la recommandation pour les bébés considérés à risque, notamment ceux nés de mères porteuses du virus.
« C’est une grande inquiétude pour moi », a déclaré Marjorie Michel lors de l’entrevue. Elle a rappelé que les États-Unis et le Canada partagent une longue frontière et des échanges humains constants, ce qui fait que les décisions prises dans un pays peuvent influencer la perception et les comportements de santé publique dans l’autre.
La ministre a insisté sur le fait que la vaccination demeure un pilier fondamental de la santé publique canadienne. Elle a souligné la nécessité pour Ottawa de travailler étroitement avec les provinces et les territoires afin de maintenir une position cohérente et fondée sur la science. Pour elle, des messages contradictoires provenant de l’étranger risquent d’alimenter la confusion ou la méfiance, particulièrement dans un contexte où la désinformation circule rapidement.
Il est toutefois important de préciser que le vote mentionné concerne un panel consultatif, et non une décision finale ou une directive officielle des CDC. Les panels consultatifs jouent un rôle d’expertise et d’orientation, mais leurs recommandations doivent encore être évaluées et validées par les autorités sanitaires avant toute modification formelle des politiques nationales.
Néanmoins, aux yeux d’Ottawa, même un débat interne ou un signal envoyé par une institution américaine influente peut avoir un impact au-delà de ses frontières. La ministre Michel a ainsi rappelé que la santé publique repose autant sur la confiance que sur les données scientifiques, et que toute remise en question de pratiques établies doit être communiquée avec prudence.
Cette sortie de la ministre intervient dans un contexte plus large de débats internationaux sur les politiques vaccinales et sur le rôle des agences de santé publique. Pour le Canada, l’enjeu est clair : préserver une approche stable, cohérente et fondée sur la science, tout en restant attentif aux décisions prises chez son principal partenaire et voisin.
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