Avocat et chef du Parti républicain, l’ultraconservateur José Antonio Kast accède à la présidence du Chili après une campagne axée sur la sécurité et l’immigration.
Le Chili a élu dimanche José Antonio Kast à la présidence de la République, marquant l’arrivée au pouvoir d’une figure ultraconservatrice qui a su, lors de sa troisième tentative, ajuster son discours pour élargir son électorat.
Avocat de formation et ancien député, José Antonio Kast, 59 ans, s’était déjà présenté à deux reprises à la magistrature suprême. Battu en 2021 par Gabriel Boric, il avait alors payé le prix d’un programme sociétal jugé trop radical par une partie de l’électorat. Cette fois-ci, le leader du Parti républicain a relégué ces thèmes au second plan, privilégiant une campagne centrée sur la sécurité publique et le contrôle de l’immigration.
Moins flamboyant que certains dirigeants d’extrême droite auxquels il est parfois comparé, José Antonio Kast n’en demeure pas moins un idéologue assumé. Admirateur déclaré de l’ancien dictateur Augusto Pinochet, il revendique une vision conservatrice de la société et de l’État. Issu d’une famille nombreuse — il est le benjamin de dix enfants — le nouveau président est marié et père de neuf enfants. Il appartient au mouvement catholique conservateur Schönstatt et défend une conception traditionnelle de la famille, qu’il considère comme le socle de la société chilienne.
La trajectoire familiale de M. Kast a également suscité des controverses. Son père, immigré allemand arrivé au Chili après la Seconde Guerre mondiale, a fait l’objet d’enquêtes médiatiques révélant une appartenance passée au parti nazi. Des accusations que José Antonio Kast rejette, affirmant que son père aurait été enrôlé de force dans l’armée allemande.
Sur le plan politique, le nouveau président a longtemps porté des positions fermes sur les questions sociétales, s’opposant notamment à l’avortement, y compris en cas de viol, au mariage entre personnes de même sexe et à certaines avancées en matière de droits reproductifs. Durant la campagne de 2025, ces sujets ont été largement éclipsés par un discours axé sur la lutte contre la criminalité.
La promesse phare de José Antonio Kast reste en effet une politique sécuritaire « implacable », ciblant en particulier l’immigration irrégulière. Il attribue une part importante de la hausse de la délinquance aux quelques 340 000 migrants sans papiers vivant au Chili, majoritairement originaires du Venezuela, et promet des expulsions massives.
Ancien membre de l’Union démocrate indépendante (UDI), qu’il a quittée en 2016 en dénonçant un abandon des valeurs conservatrices, José Antonio Kast a fondé en 2019 le Parti républicain, devenu en quelques années une force majeure de la droite radicale chilienne.
Credit photo: Euronews
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