Le parquet dominicain pointe une négligence grave dans l’organisation de l’excursion ayant coûté la vie à la fillette haïtienne de 11 ans, tandis que les appels à la justice et à la transparence se multiplient.
Le parquet dominicain a annoncé l’arrestation de quatre employés de l’Institut Léonard de Vinci dans le cadre de l’enquête sur la mort de Stephora Anne-Mircie Joseph, une fillette haïtienne de 11 ans décédée le 14 novembre dernier à la ferme Los Caballos, à Gurabo, lors d’une excursion scolaire. Les autorités qualifient les faits d’« homicide involontaire », attribuant la tragédie à de graves manquements sécuritaires de la part de l’établissement éducatif.
Les personnes interpellées sont Yris del Carmen Reyes Adames, directeur administratif de Leonardo Da Vinci ; Gisela González, coordinatrice générale et conseillère de la direction ; Francisca Josefina Tavarez Vélez, conseillère ; ainsi que Vilma Altagracia Vargas Morel, coordinatrice du niveau secondaire. Toutes sont accusées d’avoir failli à leurs responsabilités de supervision et de protection des élèves.
Selon le communiqué du parquet, 87 enfants ont été transportés avec seulement trois accompagnateurs, sans mesures de sécurité adéquates, sans gilets de sauvetage et sans vérification préalable de la capacité des élèves à nager. Les autorités précisent qu’une vidéo montre une « négligence extrême » des accompagnateurs envers la jeune Stephora, avant son décès dans une piscine du domaine de Los Caballos.
Face à cette situation, le ministère public a sollicité une inspection conjointe du ministère de l’Éducation au sein de l’établissement Leonardo Da Vinci, afin d’identifier toute pratique pouvant contrevenir à l’intérêt supérieur de l’enfant. L’enquête est menée par le procureur adjoint Wilson Camacho et l’avocate Olga Diná Llaverías, sous les instructions de la procureure générale Yeni Berenice Reynoso.
Malgré ces avancées judiciaires, la mère de la victime, Lovelie Joseph, attend toujours des réponses claires et demeure dans l’impossibilité d’amorcer son deuil.
En Haïti, la tragédie suscite indignation et mobilisation. Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a exprimé sa solidarité envers la famille de Stephora, saluant l’implication des autorités consulaires haïtiennes et appelant les autorités dominicaines à mener une enquête rigoureuse jusqu’à son aboutissement. Le CPT a également rappelé son engagement en faveur des droits humains et plaidé pour une coopération bilatérale renforcée face aux abus touchant les migrants haïtiens.
De son côté, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) réclame une enquête impartiale et exhaustive, dénonçant une négligence grave de l’école ainsi que de l’établissement d’accueil. L’organisation insiste sur la nécessité de rendre justice à la famille de la jeune fille et d’assurer la transparence des procédures.
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