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Relancer les investissements, penser les dépenses par départements du pays: Alfred Métellus parle des perspectives économiques pour 2025 

03 January 2025
This content originally appeared on juno7 - Haïti News.
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Lors de l’émission Grand Rendez-vous Économique, réalise par l’économiste Kesner Pharel en ce début d’annee 2025, le Ministre Alfred Métellus a expliqué pendant plus d’une heure les mesures du gouvernement visant à sortir l’économie haïtienne d’une dynamique de croissance négative, en soulignant la nécessité d’efforts collectifs et d’un plan solide pour renverser la tendance. Il a également évoqué la départementalisation des dépenses comme une stratégie pour répondre aux défis régionaux et encourager le développement, tout en soulignant la nécessité de soutenir les entreprises touchées par l’insécurité. Enfin, le ministre a mis en lumière la nécessité de revitaliser la classe moyenne en créant des conditions favorables pour les investissements, afin de générer des emplois et de lutter contre l’extrême pauvreté.

Interrogé sur sa décision d’accepter ce poste à un moment où aucune croissance positive n’a été enregistrée depuis 2018, le ministre a répondu que : “La situation est difficile, mais je crois qu’avec des efforts collectifs et un plan solide, il est possible de renverser la tendance.” Il a souligné qu’il n’existe pas de solution rapide pour passer d’une croissance négative de -4,2 % à une croissance positive de 4 % par an, ce qui nécessitera des efforts concertés et la coopération de toutes les parties prenantes.

M. Métellus a également rappelé que les six dernières années avaient été marquées par une succession de crises, notamment les mouvements de “pays lock” en 2018, la pandémie de COVID-19 entre 2020 et 2021, et la crise sécuritaire persistante depuis 2021. “Je suis un observateur attentif de l’évolution de l’activité économique. Mon rôle est de poursuivre ce qui a été amorcé et de prendre des mesures concrètes pour inspirer confiance aux agents économiques et aux investisseurs,” a-t-il déclaré.

Le grand argentier du pays a insisté sur l’importance de la transparence dans les actions gouvernementales. “Nous n’avons pas de secrets. Nous agissons dans une totale transparence et explorons toutes les solutions possibles pour relancer l’économie,” a-t-il précisé. Parmi les mesures prioritaires, il a évoqué le soutien aux entreprises qui ont été vandalisées ou qui ont perdu leur capital, soulignant qu’il est crucial de les aider à regagner confiance pour qu’elles recommencent à investir.

Départementalisation des dépenses et la relance économique

Relancer les investissements, penser les dépenses par départements du pays: Alfred Métellus parle des perspectives économiques pour 2025

Concernant la situation sécuritaire, il a indiqué qu’un diagnostic rapide réalisé par le gouvernement avait montré que les départements de l’Ouest et l’Artibonite étaient les plus touchés par l’insécurité et la violence. “Cependant, nous ne sous-estimons pas les huit autres départements, souvent affectés indirectement ou qui subissent les conséquences de la crise sécuritaire,” a-t-il ajouté.

Dans une autre partie de son intervention, M. Métellus a abordé la question de la départementalisation et de la relance économique. Il a noté que les défis auxquels les départements sont confrontés en raison de la crise sécuritaire engendrent des déplacements de population et une crise alimentaire éventuelle. “Nous avons introduit la départementalisation des besoins et des dépenses,” a-t-il expliqué, précisant que l’objectif est de favoriser des pôles régionaux de développement.

La Classe Moyenne en Haïti et la Relance de l’Économie

En ce qui concerne la classe moyenne en Haïti, le ministre a fait état d’une étude de 2011 qui révélait que cette classe représentait environ 8 % de la population haïtienne. Cette catégorie inclut les personnes percevant entre 400 et 4 000 dollars américains par mois. En comparaison, la classe moyenne représente environ 40 % de la population dans de nombreux pays d’Amérique latine et entre 60 % et 70 % aux États-Unis. Cette différence est significative, car une classe moyenne forte constitue la base d’une économie dynamique. “La priorité est de relancer l’économie, en créant les conditions nécessaires pour que les entreprises reprennent leurs activités et leurs investissements,” a-t-il affirmé. Il a souligné que “le véritable défi n’est pas insurmontable, mais il nécessite une approche stratégique et réfléchie.”

Alfred Métellus a également insisté sur la nécessité de mettre en place des incitations ciblées pour encourager les investissements. “Ces investissements généreront des emplois, renforceront la classe moyenne et contribueront à combattre l’extrême pauvreté, qui reste l’objectif ultime,” a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’une stratégie globale pour un avenir économique meilleur en Haïti.

Le financement de 1,3 milliard de dollars pour relever Haïti après la crise

À la question de savoir comment le gouvernement compte aborder les grands défis tels que la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et l’extrême pauvreté, la mise en place des infrastructures et la création d’un filet de sécurité sociale pour les déplacés, le ministre a déclaré que « le pays peut surmonter tous ces défis si nous avons confiance dans nos forces de sécurité. » Il a ajouté que « le problème numéro un reste la question de l’insécurité, » soulignant que le ministère de l’Économie et des Finances a intégré la sécurité comme un facteur clé de production. Selon lui, « l’offre de produits de première nécessité existe dans les départements, mais l’insécurité empêche leur transport vers la capitale, ce qui engendre une hausse des prix. »

Le ministre a ensuite mis en avant les trois priorités principales du gouvernement : la sécurité, les élections, et la réponse à la crise humanitaire. Il a insisté sur l’importance d’organiser des élections avant le 7 février 2026, afin que de nouveaux élus puissent prendre en charge le pays. Concernant les perspectives économiques, il a mentionné que les prévisions de croissance de 0,5 % reflètent un scénario où le gouvernement ne prendrait aucune action. Cependant, il a précisé que son gouvernement vise un taux de croissance situé entre 1,5 % et 2,5 % grâce à une stratégie axée sur l’augmentation des investissements directs dans les provinces.

Pour atteindre cet objectif, le ministre a souligné la nécessité de renforcer les forces de sécurité, en incluant la police, l’armée et un soutien international, notamment kenyan. Il a également appelé à « la solidarité de la population pour soutenir les forces de l’ordre dans la lutte contre les gangs. » En outre, il a insisté sur la nécessité de résoudre le problème de l’insécurité pour permettre la libre circulation des biens et des services entre les départements.

Concernant le financement du plan de relance à la suite de « l’Évaluation Rapide de la Crise » (ERIC) rédigé par le gouvernement de concert avec l’Union européenne, la Banque interaméricaine de développement, les Nations Unies et la Banque mondiale précise que le pays a des besoins d’ un investissement d’environ 1,34 milliard de dollars entre 2024 et 2026 pour sa relance en raison des impacts de l’insécurité sur le fonctionnement normal du pays, le ministre a annoncé la participation du gouvernement à une conférence des bailleurs pour soumettre un projet nécessitant un minimum de 900 millions de dollars. Ce plan intègre des réformes structurelles en matière de gouvernance et de croissance, ainsi qu’une réorientation des programmes d’aide internationale vers des investissements dans les infrastructures.

A propos du prochain budget rectificatif

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En ce qui concerne le budget pour le deuxième trimestre de l’exercice fiscal, il a déclaré que : « Nous concentrerons nos efforts sur trois domaines prioritaires : la sécurité, les élections, et la gestion de la crise humanitaire. » Il a souligné que les élections sont cruciales pour un retour à l’ordre constitutionnel et pour permettre le fonctionnement des institutions démocratiques.

Pour améliorer les recettes fiscales, le gouvernement travaillera à faciliter le paiement des impôts et taxes, en allégeant les démarches des contribuables afin de leur permettre de s’acquitter de leurs obligations plus facilement, sans longues files d’attente. Enfin, le ministre a évoqué les dépenses publiques, réaffirmant la volonté de réorienter les investissements vers les pôles régionaux pour réduire la dépendance budgétaire de Port-au-Prince, qui représente actuellement entre 60 % et 70 % du budget. Il a également engagé le gouvernement à maintenir une politique de stabilité du taux de change, en évitant un financement monétaire excessif pour protéger les citoyens des fluctuations économiques.

Le ministre n’écarte pas la possibilité d’une augmentation des bons du Trésor dans le cadre du prochain budget rectificatif, bien que cette option reste à confirmer. Il a refusé de donner des chiffres précis concernant le budget, mais a assuré que les dépenses d’investissement public devront subir une augmentation. Son objectif principal, a-t-il affirmé, est de stimuler l’économie régionale à travers une augmentation des dépenses d’investissement public, ce qui contribuera à un développement plus équilibré du pays.

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