Le ministère public évoque des preuves vidéo accablantes et réclame des mesures strictes contre les membres de l’Institut Léonard de Vinci poursuivies pour homicide involontaire.
Le dossier autour du décès tragique de la jeune haïtienne Stephora Anne-Mircie Joseph, 11 ans, continue d’avancer en République dominicaine. Le parquet a annoncé avoir sollicité des mesures coercitives à l’encontre de quatre employées de l’Institut Leonardo da Vinci, toutes inculpées d’homicide involontaire après la mort de l’écolière lors d’une excursion au ranch Los Caballos, à Gurabo.
Selon les autorités, des images vidéo démontreraient une négligence grave de la part des responsables chargées d’accompagner l’enfant, ainsi que des personnes ayant organisé la sortie scolaire.
Le ministère public a demandé que chacune des accusées soit astreinte au versement d’une caution de 50 millions de pesos, à garantir par une compagnie d’assurance. Parmi les autres mesures réclamées figurent : l’interdiction de quitter le territoire sans autorisation judiciaire ; l’obligation de se présenter périodiquement devant le bureau du procureur général ; l’utilisation de bracelets électroniques permettant leur suivi permanent.
Les mesures visent Yris del Carmen Reyes Adames, directrice administrative ; Gisela Altagracia de las Mercedes González Estrella, coordinatrice générale et conseillère de direction ; Francisca Josefina Tavarez Vélez, conseillère ; et Vilma Altagracia Vargas Morel, coordinatrice du secondaire.
D’après le parquet, les faits reprochés s’inscrivent dans les dispositions de l’article 226 du Code de procédure pénale, qui justifient l’application de mesures de contrainte. L’affaire est juridiquement qualifiée d’homicide involontaire, en violation de l’article 319 du Code pénal dominicain. Les autorités judiciaires retiennent également des éléments d’abandon et de mauvais traitements envers mineure, conformément à l’article 351-2, ainsi que des infractions à la loi 136-03 sur la protection des enfants et adolescents.
La mort de Stephora est survenue le 14 novembre, dans l’une des piscines du domaine où l’écolière participait à une activité scolaire. L’enquête est pilotée par le procureur adjoint Wilson Camacho et la procureure Olga Diná Llaverías, représentants de la Direction générale des poursuites et de la Direction nationale de l’enfance, de l’adolescence et de la famille (Dinnaf).
Le parquet affirme disposer de preuves vidéo déterminantes attestant d’un manquement grave au devoir de vigilance. Par ailleurs, il a demandé au ministère de l’Éducation de mener une inspection conjointe de l’établissement Leonardo Da Vinci afin de vérifier le respect des normes de protection de l’enfance.
L’affaire continue de susciter une forte émotion en République dominicaine et en Haïti, alors que la justice poursuit ses investigations pour déterminer les responsabilités exactes dans ce drame qui a coûté la vie à cette fillette de 11 ans.
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