Noël 2025 : les évêques d’Haïti appellent à l’espérance et à la responsabilité nationale 

Dans un message solennel, la CEH exhorte les Haïtiens à choisir la paix, à respecter la Constitution et à préparer des élections crédibles en 2026.

À l’approche des fêtes de Noël et du Nouvel An, la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) a adressé, ce 8 décembre 2025, un message fort empreint d’espérance, de lucidité et d’appel à la responsabilité collective. Sous le thème biblique « La lumière du Christ brille dans nos ténèbres », les évêques se tournent vers un peuple « éprouvé, cheminant dans la nuit obscure de l’incertitude et de la douleur », mais capable, selon eux, de « réalisations inattendues ».

Les évêques rappellent que le Fils de Dieu est né « dans l’ombre de la pauvreté », une condition qui, disent-ils, résonne profondément avec la situation actuelle du peuple haïtien. Cette naissance, soulignent-ils, demeure une source d’espérance, d’autant plus en cette Année jubilaire de l’Espérance qui touche à sa fin.

Ils rejettent toutefois toute vision naïve : l’espérance chrétienne n’est ni une fuite devant les difficultés ni « un optimisme superficiel », mais une impulsion vers une action responsable et résolue.

Malgré les blessures profondes que la nation traverse, la CEH insiste sur la mission de chacun : devenir « artisan de paix », qu’il s’agisse de prêtres, religieux, laïcs, jeunes ou adultes.

Les évêques saluent au passage la qualification de la sélection nationale de football, symbole selon eux de la capacité du peuple haïtien à se dépasser lorsque l’unité l’emporte sur la division.

Face aux « limites flagrantes des institutions », à l’urgence sécuritaire et à la violence qui gangrène le pays, la CEH appelle toutes les forces vives – responsables politiques, acteurs sociaux, institutions publiques et privées – à « se hisser au-dessus des intérêts partisans ».

Les évêques rappellent avec force le rôle central de la Constitution de 1987, qu’ils qualifient de « loi des lois », particulièrement en amont du 7 février 2026, date marquant la fin du mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Ils invitent les acteurs politiques à se laisser guider par ce cadre constitutionnel afin d’éviter tout basculement dans le chaos.

Des élections possibles uniquement avec la sécurité

Concernant les prochaines élections, la CEH précise qu’elles ne pourront être « démocratiques, inclusives et transparentes » que si un climat sécuritaire réel est instauré. Les évêques exhortent les autorités nationales, ainsi que les partenaires internationaux, à agir sans délai pour créer cette condition indispensable.

Ils appellent également à un « leadership nouveau », fondé sur la probité, le service et le courage de renoncer aux privilèges. Haïti, écrivent-ils, a besoin de dirigeants capables de résister à la corruption, de refuser les manipulations et de travailler au bien commun.

Le message se conclut par une prière confiant le pays au « Prince de la Paix », Jésus-Christ, ainsi qu’à la protection de la Vierge Marie. Les évêques souhaitent que la lumière de Noël ravive l’espérance de changements véritables pour 2026.

Signé à Port-au-Prince en la Solennité de l’Immaculée Conception, ce message réunit l’ensemble des membres de la Conférence épiscopale d’Haïti.

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