Terreur en Haïti, Jusqu’où iront les gangs et leurs « alliés » politiques ?

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Ce 10 Mars 2024, le président du Salvador Nayib Bukele s’est dit prêt à résoudre les problèmes des gangs en Haïti. « Nous avons besoin d’une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’accord d’Haïti et la prise en charge des dépenses de la mission », a indiqué Nayib Bukele. Cette déclaration inattendue tourne en boucle sur les réseaux et remplissent de joie les internautes haïtiens qui apprécient ce président intraitable avec les gangs. 

Cette déclaration vient à un moment où, en Haïti, la tolérance et l’impunité ont mis les gangs en appétit. Non contents de se confiner aux activités criminelles, les gangs lorgnent aujourd’hui le pouvoir politique. Ils le font avec l’assentiment (et la complicité) de leaders politiques opportunistes qui, en retour, promettent le partage du pouvoir ou l’amnistie. L’avenir s’annonce sombre si la société haïtienne, dans toutes ses composantes, ne se réveille pas. Le pire est à venir si la communauté internationale continue à regarder le drame haïtien les bras croisés.

Haïti vit le pire. Depuis que les gangs règnent en maitre et sèment le deuil, la mort est banalisée en Haïti. Et le phénomène prend de l’ampleur. De nos jours, dans la capitale haïtienne, il n’est plus besoin d’aller au cinéma pour vivre des films d’horreurs. La violence aveugle est partout. Sur le chemin de l’école, les élèves traversent des corps sans vie à moitié dévorés par des chiens. Sur le chemin de l’église, les fidèles passent à côté des cadavres en décomposition sans détourner le regard.

Si dans les studios cinématographiques d’Hollywood, les acteurs sont payés pour simuler des scènes d’horreur, tel n’est pas le cas en Haïti où la réalité a dépassé la fiction. Les balles sont réelles, les kidnappings sont authentiques, les lynchages, viols, vols au grand jour ne sont pas imaginaires. L’exode est une réalité grandissante car bon nombre de quartiers se vident de leurs habitants. Et face à tout cela, l’État est absent. Si le gouvernement fait croire qu’il est impuissant, une majorité d’haïtiens estime que la passivité des autorités est volontaire. Le citoyen lambda estime que l’état est de mèche avec les gangs.

C’est vrai que le scenario semble avoir été écrit d’avance. Comment expliquer que des blindés de la PNH soient si facilement incendiés ? Comment expliquer que les bandits défient les autorités policières en contrôlant des territoires « qualifiés de perdus »? Pourquoi n’a-t-on jamais récupéré n’était-ce qu’une parcelle de ses territoires ? Pourquoi n’a-t-on jamais arrêté un chef de gang notoire paradant sur tik-tok? Pourquoi les coups de filets de la PNH ne concernent que des seconds couteaux ? Pourquoi l’État recule aussi facilement devant des bandes mal organisées et peu entrainées ?

Vivement le jour où les plus vulnérables de la société haïtienne, premières victimes des gangs, se réveilleront. Ce moment viendra car l’histoire d’Haïti est jalonnée de périodes difficiles où le peuple haïtien a fait preuve de solidarité face à l’inacceptable et renversé la vapeur.

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