Le Haut-Commissariat des Nations-Unies appelle à une action immédiate pour faire face à la crise haïtienne

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Le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme appelle à une action immédiate pour faire face à la crise qui prévaut en Haïti.

Dans un rapport en date du 28 mars 2024, le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme a appelé à une action immédiate et audacieuse pour faire face à la situation alarmante qui prévaut depuis des mois en Haïti.

À travers ce rapport, il a souligné que la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance, aggravées par les niveaux croissants de violence des gangs, ont érodé l’État de droit et amené les institutions de l’État au bord de l’effondrement, et l’impact de l’insécurité généralisée sur la population est désastreux et la population est gravement privée de la jouissance de ses droits humains.

Le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, Volker Türk dans ses déclarations à précisé que la lutte contre l’insécurité doit être une priorité absolue pour protéger la population haïtienne et prévenir de nouvelles souffrances humaines.

“Il est tout aussi important de protéger les institutions essentielles à l’État de droit, qui ont été attaquées dans leur essence même”

Toujours selon le rapport, le nombre de personnes tuées et blessées en raison de la violence des gangs en Haïti a considérablement augmenté en 2023 avec 4 451 tués et 1 668 blessés, et le nombre de victimes a grimpé en flèche au cours des trois premiers mois de 2024, soit 1 554 tués et 826 blessés au 22 mars.

“Les gangs ont continué à recourir à la violence sexuelle pour brutaliser, punir et contrôler les gens. Des femmes ont été violées lors d’attaques de gangs dans des quartiers, dans de nombreux cas après avoir vu leur mari tué sous leurs yeux”

Lit-on dans ce rapport qui souligne également que certaines femmes sont contraintes d’avoir des relations sexuelles avec des membres de gangs et le viol des otages continue d’être utilisé pour contraindre les familles à payer des rançons.

Face à cette situation où les gangs continuent de recruter et d’abuser d’enfants garçons et filles qui ne peuvent pas quitter leurs rangs par crainte de représailles, ce qui, dans certains cas, a conduit à la mort de jeunes membres de gangs qui tentaient de s’échapper, le Haut-Commissaire, Volker Türk a déclaré que toutes ces pratiques sont scandaleuses et doivent cesser immédiatement.

En outre, le rapport souligne que, malgré un embargo sur les armes, il existe un approvisionnement fiable en armes et en munitions pour les gangs qui traversent des frontières poreuses, ce qui leur permet souvent de disposer d’une puissance de feu supérieure à celle de la Police nationale haïtienne. Volker Türk par conséquent appelle à une mise en œuvre plus efficace de l’embargo sur les armes.

Par ailleurs, le rapport réitère la nécessité de déployer d’urgence une mission multinationale de soutien à la sécurité pour aider la police nationale à mettre fin à la violence, à protéger efficacement la population et à rétablir l’État de droit dans le pays, position soutenue par le Haut-Commissaire qui souligne qu’il est essentiel que la mission intègre efficacement les droits de l’homme dans la conduite de ses opérations et établisse un mécanisme de conformité pour atténuer et minimiser les dommages.

En ce qui concerne la crise politique, le Haut-Commissaire, Volker Türk a appelé toutes les parties prenantes nationales haïtiennes à engager un dialogue constructif pour faciliter un accord politique permettant une transition démocratique conduisant à des élections législatives et présidentielles libres et équitables.

Les restes calcinés de véhicules brûlés près d’un garage à Port-au-Prince, en Haïti, le 25 mars 2024. AFP – CLARENS SIFFROY

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